Journalistes Agricoles et communicants traditionnels outillés par AGRIECO pour devenir les gardiens de l’agroécologie en Guinée.

Le projet AGRIECO, qui intervient dans la facilitation du dialogue entre différents acteurs, afin de renforcer leur collaboration pour des initiatives agroécologiques, financé par l’Agence belge de développement (ENABEL), a réuni les 20 et 21 Novembre 2025, 33 communicants traditionnels et journalistes spécialistes de sujets Agricoles, pour une formation à Kindia. L’objectif était entre autres, de renforcer les capacités des participants sur les enjeux et les pratiques de l’agroécologie et de la gestion durable des ressources naturelles ainsi que leurs rôles dans la sensibilisation pour un changement de comportement dans la gestion rationnelle et durable des ressources naturelles.

L’agroécologie, qui allie techniques agricoles traditionnelles et innovations modernes, représente une voie prometteuse pour l’agriculture en Guinée. Face aux défis environnementaux et socio-économiques, cette approche favorise une agriculture durable et résiliente.

Mamadou Saliou Souaré Expert en Gestion des Ressources Naturelles à ENABEL

A l’entame, le facilitateur, Mamadou Saliou Souaré, Expert en Gestion des Ressources Naturelles à ENABEL, a présenté un tableau noir de la situation des ressources naturelles en Guinée en général et dans les régions de Kindia et Mamou, les seules qui sont couvertes par le projet AGRIECO. Selon lui, la Guinée est un pays très riche en ressources de biodiversité et eau, mais à ce jour ces ressources sont sous menace à cause des actions anthropiques dont :

  • Exploitation abusive du bois pour le charbon, les fours à briques, les bois de clôture et les bois d’œuvres ;
  • La pratique des feux de brousse avec des feux incontrôlés qui causent des dégâts socio-environnementaux énormes ;
  • La pratique des cultures sur brûlis ;
  • L’élevage extensif pratiquant les feux tardifs sous prétexte de régénérer les pâturages, qui crée souvent des dégâts ;
  • La mauvaise gestion des déchets non dégradable et ses conséquences ;

Avec ces agissements, la Guinée fait face à un certain nombre d’enjeux dont entre autres :

La dégradation des forêts à travers :

  • L’exploitation minière qui entraine la dégradation des sols, la pollution de l’eau, et la destruction des habitats naturels ;
  • L’urbanisation qui entraine la déforestation et la destruction de la biodiversité ;
  • La culture sur brulis affectant l’agriculture et l’accès à l’eau potable ;

La pollution urbaine

  • Pollution aux déchets
  • La crise d’eau
  • Déforestation massive avec plus de 10 000 hectares par an en Guinée

Le changement climatique

  • Depuis 1980 la température a augmenté de 1,1°C
  • Le CO2 s’est accumulé dans l’atmosphère de plus de 5 à 50 fois de ce qu’il en était à la même année

Pour M Souaré, Expert en Gestion des Ressources Naturelles à ENABEL, il y’a plusieurs actions à entreprendre pour sauver ce qui peut l’être encore. Il s’agit par exemples : l’application des lois environnementales du pays avec les conventions internationales auxquelles la Guinée a souscrit, le contrôle des activités forestières, la promotion des énergies renouvelables, la sensibilisation et l’éducation environnementale. Ces actions peuvent être menées à travers la restauration des écosystèmes dégradés et le maintien de la fertilité des sols, la valorisation des déchets à travers le tri et la transformation, la gestion intégrée de l’eau, etc.

L’agroécologie se présente comme une solution viable pour relever les défis agricoles en Guinée. En adoptant ces pratiques, les agriculteurs peuvent non seulement améliorer leur situation économique, mais aussi contribuer à la durabilité de leur environnement.

Le projet AGRIECO, attend des participants que sont les communicants traditionnels et les journalistes spécialistes des questions agricoles, l’information du grand public sur les avantages de l’agroécologie, en mettant en avant des pratiques durables et des success stories locales. À travers des articles, des reportages et des ateliers, les journalistes peuvent aussi éduquer les agriculteurs sur les techniques agroécologiques et les bénéfices associés.

Les journalistes peuvent influencer également les politiques agricoles en mettant en lumière les besoins des agriculteurs et en plaidant pour des infrastructures et des soutiens adaptés.

Enfin, les journalistes et communicants traditionnels doivent aider à faciliter le dialogue entre différents acteurs, comme les agriculteurs, les ONG et les décideurs, renforçant ainsi la collaboration pour des initiatives agroécologiques.

En sensibilisant le public, en éduquant les agriculteurs et en plaidant pour des politiques favorables, les journalistes et communicants traditionnels contribuent à créer un environnement propice à des pratiques agricoles durables. Leur capacité à établir des connexions entre les différents acteurs renforce également l’impact des initiatives agroécologiques. Avec l’appui de AGRIECO et en unissant leurs efforts, ces acteurs des médias peuvent transformer la perception de l’agroécologie et encourager un changement positif pour l’avenir de l’agriculture en Guinée.

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